Actualités

Transformation Durable des Modèles d’Affaires : L’Exemple de l’Électronique

La Réparation Électronique et l’Économie Circulaire

La prolifération des appareils électroniques, tels que smartphones, téléviseurs, électroménagers et objets connectés, soulève des préoccupations environnementales importantes. Ces appareils, souvent conçus pour une obsolescence rapide, consomment beaucoup d’énergie et sont rarement recyclés ou réutilisés. De plus, leurs conditions de production peuvent être problématiques. Face à ces défis, l’économie circulaire propose une alternative nécessaire mais encore entravée par divers obstacles.

Le Reconditionnement : Une Première Étape

Le reconditionnement des produits électroniques, en particulier des téléphones mobiles, a gagné en popularité. Il représentait 10 % du marché il y a six ans et atteint maintenant 25 %. Gautier Feld de CircularX prévoit que ce chiffre pourrait atteindre 50 % dans les prochaines années, comparable au marché des voitures d’occasion. Les smartphones reconditionnés attirent les consommateurs grâce à leur coût réduit et leur durabilité. Cependant, cette tendance ne s’applique pas uniformément à tous les appareils électroniques, souvent en raison de la difficulté à collecter et valoriser ces produits en fin de vie.

Les Limites du Reconditionnement et les Défis de la Réparation

Bien que le reconditionnement soit une entrée facile dans l’économie circulaire, la réparation reste complexe. Régis Koenig de Fnac Darty note que 95 % des appareils tombés en panne après huit ans peuvent encore être réparés, mais le manque de réparateurs et les coûts élevés découragent cette pratique. Par exemple, remplacer une pièce de machine à laver peut coûter plus de 300 €, rendant la réparation moins attrayante que l’achat d’un neuf.

L’Économie de Service et la Durée de Vie des Produits

Pour surmonter les limitations du reconditionnement, des modèles visant à allonger la durée de vie des produits sont explorés. Fnac-Darty, par exemple, offre un abonnement de réparation à 12 € par mois, allongeant la durée de vie des produits de 3 à 4 ans et augmentant la fidélisation des clients. Malgré ces efforts et les nouvelles législations contre l’obsolescence programmée, la réparabilité des produits reste un défi.

Les Obstacles Financiers et Réglementaires

Le financement de projets durables, comme le prouve l’exemple de l’Increvable, une machine à laver conçue pour durer 20 ans, reste difficile. Les investisseurs hésitent face aux longs délais de retour sur investissement. Christophe Santerre souligne que les coûts initiaux élevés et les risques perçus découragent les investissements. La réglementation actuelle favorise encore les modèles économiques linéaires, avec des taxes faibles sur les matières premières et élevées sur la main-d’œuvre, essentielle pour l’économie circulaire.

Conclusion

Pour transformer durablement les modèles d’affaires, il est crucial de lever les obstacles financiers, réglementaires et culturels. Promouvoir la désirabilité de la sobriété, de la réparabilité et du réemploi est essentiel. Travailler en écosystème pourrait également accélérer cette transition vers une économie plus circulaire et durable.

juillet 2024- sources actualités google

L’économie circulaire est une approche visant à réduire le gaspillage et à maximiser la réutilisation des ressources. En France et en Europe, plusieurs législations soutiennent et encadrent cette transition vers un modèle plus durable. Voici un aperçu des principales lois et initiatives en vigueur.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC)

Adoptée en 2020, la loi AGEC est un pilier de l’économie circulaire en France. Elle compte plus d’une centaine d’articles et se fixe plusieurs objectifs ambitieux :

• Élimination du plastique à usage unique : Objectif de suppression totale d’ici 2040.
• Vaisselle réutilisable en restauration rapide : Introduction obligatoire.
• Encouragement des contenants réutilisables : Pour les produits en vrac.
• Filtres à microfibres plastiques dans les lave-linges : Obligation d’installation par les fabricants.
• Étiquetage harmonisé pour le tri : Logo unique et couleurs standardisées des poubelles.
• Information sur les perturbateurs endocriniens : Obligation d’information pour les consommateurs.
• Recyclage des invendus non-alimentaires : Interdiction de leur élimination.
• Réduction du gaspillage alimentaire : Objectif de réduction de 50% d’ici 2030 dans la restauration commerciale et les secteurs alimentaires.
• Valorisation des biodéchets : Transformation en biogaz grâce à la méthanisation.

La loi de transition énergétique pour la croissance verte (TEPCV)

Promulguée en 2015, la loi TEPCV intègre l’économie circulaire comme un élément central du développement durable en France. Elle établit des objectifs nationaux pour répondre aux engagements de l’Accord de Paris :

• Augmentation de l’efficacité matière : Augmenter de 30% le rapport entre le PIB et la consommation intérieure de matières d’ici 2030.
• Réduction des déchets ménagers : Diminution de 10%.
• Taux de recyclage : Atteindre 65% pour les déchets inertes et non dangereux d’ici 2025.

Le Pacte vert européen : Un plan d’action pour l’économie circulaire

Au niveau européen, le Pacte vert (Green Deal) lancé en 2020 vise à transformer l’UE en une économie neutre en carbone d’ici 2050. Le plan d’action pour une relance circulaire et écologique inclut 35 mesures spécifiques :

• Gestion des déchets électroniques : Amélioration de la collecte et du traitement.
• Durabilité des batteries : Renforcement.
• Utilisation de matériaux recyclés : Augmentation.
• Durabilité des produits : Amélioration.
• Réduction des produits à usage unique : Promotion de l’écoconception.
• Introduction d’un chargeur universel pour smartphones : Standardisation.
• Écoconception dans le textile : Développement.

Ces législations et plans d’action montrent l’engagement fort de la France et de l’Europe en faveur de l’économie circulaire. Elles visent à transformer nos modes de production et de consommation pour créer une société plus durable et résiliente. Pour rester informé et contribuer à cette transition, consultez régulièrement notre rubrique Actualités.

1. Vinted : Leader du marché textile en France Vinted, la plateforme spécialisée dans la vente de vêtements d’occasion, est devenue le premier site marchand textile en France, surpassant des géants de la mode ultra-rapide comme Shein, Temu et Zara. Cela souligne l’importance croissante du marché de la seconde main dans le secteur de la mode.

2. Un marché mondial à 105 milliards d’euros Le marché mondial de la seconde main a généré 105 milliards d’euros, selon une étude de Tripartie en 2022, citée par Bpifrance. Le secteur de la mode d’occasion représente à lui seul 34 milliards d’euros de ce total, affirmant sa position de leader dans ce marché.

3. Croissance fulgurante en Amérique du Nord Le marché de l’habillement de seconde main en Amérique du Nord croît huit fois plus vite que le marché global, d’après une étude conjointe de la Fevad et KPMG. Cela illustre l’expansion rapide et l’acceptation grandissante des vêtements d’occasion.

4. Extension à divers secteurs Initialement porté par l’industrie de la mode, le phénomène de la seconde main s’étend désormais à de nombreux autres domaines, tels que les jouets, les meubles, la high-tech, et même le luxe. Cette diversification montre la robustesse et l’adaptabilité du marché de l’occasion.

5. Impact sur l’économie circulaire Le marché de la seconde main joue un rôle crucial dans l’économie circulaire, en réduisant le gaspillage et en prolongeant la durée de vie des produits. Cela contribue à une consommation plus durable et à une gestion plus efficace des ressources.

6. Une tendance soutenue par la technologie Les plateformes en ligne comme Vinted facilitent l’accès au marché de l’occasion, rendant l’achat et la vente de produits d’occasion plus simples et plus attractifs pour un public de plus en plus large. La technologie joue un rôle clé dans l’essor de ce marché.

Ces chiffres mettent en lumière l’ampleur et l’impact de la seconde main dans notre société actuelle. Ils illustrent une transition vers une consommation plus durable, où les produits d’occasion occupent une place de plus en plus importante dans divers secteurs.